la pêche à la mouche ne serait pas pour moi ce qu’elle est sans mon père qui m’a toujours emmené au bord des rivières, et sans mon vieux compagnon, Roger Simon, pêcheur de Loue invétéré. Ces articles leurs sont dédiés.
La première mouche que j’ai réalisée était un palmer, suivi peu de temps après d’une araignée, déja j’avais une vision un peu plus proche des éphémères que je voyais éclore et virvolter au dessus des ondes. Mais cela ne me suffisait pas, sans que je m’en aperçoive une maladie était en train de me ronger, insidieuse et sournoise, la magie du montage.
Le palmer
Mouche araignée
Ce n’est pas le Docteur Péquegnot rencontré sur les rives de la Loue qui essaya de me soigner, bien au contraire il m’encouragea à persévérer, et me dévoila quelques astuces, l’arpette que j’étais n’en menais pas large, j’écoutais le maitre, et à l’issue de cette discussion j’améliorais mon palmer par un tour de perdrix en tête, ma première assassine était faite.
L’assassine de JP Péquegnot
Merçi encore Jean Paul pour ces précieux conseils.
Je venais de prendre épouse, comme par hasard ma belle famille habitait à quelques minutes du Dessoubre, nous étions à la fin des années 1970, et je pris la décision d’arréter définitivement d’autres passions, la spéléologie, la plongée souterraine, j’étais alors moniteur fédéral et la haute montagne au grand soulagement de ma famille.
A partir de cet instant, tout mon temps libre était consacré pour mon apprentissage de la pêche et du montage. Mon araignée fut bientôt agrémentée de deux ailes, le corps de plusieurs coloris était annelé ou remplacé par un quill de condor, je mélangeais des hackles pour mieux faire ressortir la brillance des fibres, et satisfaction suprême je savais enfin faire le wip finich sans outil, ces mouches étaient montées sur des hameçons n° 14 et 16, ce qui était le standart du moment, pour le coup du soir, j’utilisais un gros sedge en canne avec les ailes vernies et une collerette très fournie, la journée je pêchais avec du nylon 14 ou 16 centièmes, et le soir en 20 ou 22.
Mouche à ailes
Corps annelé
Corps en quill
La pratique aidant, j’ai confectionné des artificielles de plus petites tailles, en n° 18, de ce fait j’ai également affiné la pointe de mon bas de ligne, je pêchais alors en 12 et 10 centièmes, ce qui m’attirais les foudres de mon vieux Roger, qui argumentait que j’allais décrocher et casser sur du si fin nylon, sur ce dernier point il avait vu juste.
Moucheron
Spent
Je continuais mes montages, et un jour mon vieil ami m’en demenda, à 72 ans il ne voyais plus assez, mais quelques jours plus tard Roger m’avoua: elles vont sacrément bien, ces quatres mots dits sans fioritures par un vieil écumeur de Loue me firent le plus grand plaisir, j’étais sur la bonne voie. Cependant les poissons devenaient de plus en plus méfiants, les gobages se raréfiaient, je passais la plus grande partie de la journée à bailler aux corneilles, et quand ils prenaient l’imitation, c’était seulement après une minutieuse inspection, il fallut donc rallonger considérablement le bas de ligne, le problème n’était pas pour autant réglé, les mouches flottant haut sur l’eau avec des hackles de la meilleure provenance étaient dédaignées, il ne me restait plus qu’a attendre avec impatience un hypothètique coup du soir.
Sedge en chevreuil
en taille 18
Sedge en lièvre, monté en 1985
Les beaux jours de la mouche sèche étaient comptés. Les revues halieutiques et la documentation était rare, mais un article dans la pêche et les poissons de mars 1975 attira toute mon attention, il traitait de l’oreille de lièvre, écrit par Jean Vaufrey qui pêchait également le Dessoubre, j’en avais déja entendu parler mais je ne l’avais encore jamais vue, la photo de cette mouche avec juste quelques poils fut pour moi une révèlation, à partir de cet instant mes modèles allaient changer d’allure, je délaissais peu à peu les hackles bien raides pour des plumes de troisième choix, mais les matériaux synthétiques et surtout les fourrures allaient prendre la plus grande place dans mes imitations.
Je ne me doutais pas qu’un matériau connu seulement par quelques initiés, ils en parlaient peu les bougres, c’était chacun pour soi car un autre pêcheur était un concurent, allait encore chambouler mes montages, le cul de canard allait arriver sur ma table de montage.
A très bientot.
Merci Patrick pour ton commentaire.
Bravo, l’article est extra, les photos et les montages également!!!!! J’éprouve un grand respect et beaucoup de nostalgie envers » les anciens « pour tout ce qu’ils ont apporté à notre passion.
Merci Paco pour tes appréciations, mais je n’oublie pas que tu est un excellent photographe.
merci Gérard! beaucoup d’émotions à lire c’est quelques lignes et que dire des mouches, du très beau « travail » que tu as de aimé à écrire ,çà se sent. JC CAPO
Merci pour ce bout de vie, j'attends avec impatience la suite…
stef@
Salut pouic, je pense que nous allons passé d'agréable moment à écouter les histoires de pêche de ton époque. Du coup des tas de souvenirs me reviennes lorsque j'accompagner mon grand père avec une canne au coup au bord de l'eau. Des bons moments en toute simplicité que seuls les anciens savent conter au plus jeune. Au plaisir d'une prochaine lecture.
Merci pour ce partage.
Bonne soirée.
Fabien.
Merci Gérard pour cette belle page et ne tarde pas trop pour la suite … 😉
whaaa, article tout en émotion contenue, à travers tes montages et les hommes qui t'ont influé on devine le parcours du pêcheur et de l'homme…
Tu n'es pas qu'une bonne plume à l'étau, tu sais aussi t'en servir pour coucher tout ça sur le papier…
Je suis admiratif
on en redemande et on attend la suite avec impatience!
hello pouic
il est super ton article !!
un grand bravo
les montages sont super
mouchement votre
mac-xav